lundi 14 octobre 2013

Les enlacés

Installation : Odile du Mazaubrun
Odile du Mazaubrun

La magie de l'art

Il y a de la magie dans les "enlacés" d’Odile du Mazaubrun. Comme les grigris, les totems ou les masques rituels, ces œuvres sont porteuses de pouvoir sur le réel. Un pouvoir aux consonances jubilatoires.

Les œuvres d’art, comme les objets cultuels des sociétés traditionnelles, sont des présences vivantes dotées d’une puissance spirituelle intrinsèque qui leur permet d’agir sur le monde. Ce pouvoir des choses repose sur leur capacité à nous décentrer pour nous confronter à des situations inconcevables : la mort, l’absence, la vieillesse, le pouvoir, le désespoir, la folie ou les désordres du monde.

Les "enlacés" nous attirent dans cette danse. Leur vulnérabilité et leur humour nous incitent à un mouvement joyeux et libre. La légèreté de l’être, la dualité, la fragilité de l’existence, la conscience du temps qui passe, la nature périssable des choses deviennent des sujets de joie et de liberté. Les personnages, tracés, formés sur des feuilles de papier de soie peintes à grands gestes, flottent dans l’espace d’exposition. D’une grande économie, le diapositif se joue de la lumière. Les légers mouvements des feuilles de papier, sous l’influence d’imperceptibles mouvements d’air, modifient la lumière propre de l’œuvre qui oscille entre matières et immatérialité. L’ombre, le poids des choses, l’immobilité sont sans cesse déjoués. La dualité des personnage se fond dans une union lumineuse. La pérennité et le sérieux de l’art se dissolvent dans ces jeux joyeux.

Bruno Puyraimond

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire